Quand la fusillade est une conséquence de la «Négrine »
« Le Burkina n’a pas de pétrole mais il a Blaise Compaoré ».Ce slogan était dit par des burkinabè satisfaits et fiers de leur Président. Des années se sont succédées, le fossé s’est creusé et ne cesse de s’élargir entre les populations qui comptaient bénéficier des revenus du pétrole. Ainsi, des plaintes se font partout, même dans les maquis. Ce qui dénote d’un état d’insatisfaction et de frustration générale. Que s’est-il donc passé pour que les militaires nous gratifient d’un festival de tirs d’armes depuis la nuit du 23 Mars dernier ?
Pour désapprouver la condamnation de leurs camarades, ceux qui sont censés nous protéger, se sont emparés des armes pour tirer partout dans les villes de Ouaga et de Fada Ngourma (ville située à l’est de Ouaga à environ 210km). Pire, ils pillent les commerces et les essenceries… Malgré la libération des leurs, ils s’attaquent au maire de la ville de Ouaga et saccagent le domicile du Chef d’état major des armées. Avaient-ils besoin de procéder ainsi pour faire attendre leur voix ? Les éléments « des enfants gâtés de Blaise (les officiers) » savent que leur agitation attireraient l’attention du chef suprême surtout quand ils procèdent ainsi. Etant donné qu’ils ne sont pas à leur première tentative. A chaque fois, ils ont eu gain de cause. Qu’à cela ne tienne, nous foutre la trouille de la sorte, est vraiment trop osée.
En réalité, le problème serait « les enfants gâtés » eux mêmes. Leurs éléments se plaignent de leurs attitudes à leurs égards. Ils trouvent qu’ils ont tous les faveurs et les honneurs du régime actuel : belles femmes, grosses cylindrés, des maisons Huppés, comptes en banques bien garnis… Alors que eux ils ont des miettes. Par ailleurs, ce qui serait réellement frustrant, c’est l’existence du népotisme au sein de l’armé. Pour des missions en zone de conflit ou à l’étranger, c’est leurs camarades proches des officiers qui sont sélectionnés. Ils reviennent avec un pactole qui leur permet de s’offrir au moins une villa. Ces derniers narguent leurs camarades qui passeraient peut être toute leur vie sans pouvoir s’offrir une maison.
« Le progrès continue pour une société d’espérance » un autre slogan, celui de la campagne du Président. Les militaires auraient-ils perdu cette espérance qu’on nous donne?Une dimension de la « Négrine » intervient à ce niveau. Lorsqu’il n’y a pas d’alternance, l’environnement du pouvoir étatique pourri à tous les niveaux même si le Chef est excellent. Ici le pouvoir serait comparable à une eau stagnante, le débit n’est pas renouvelé, les feuille mortes tombent là-dans, le vent y apporte des déchets, les algues y poussent, les animaux aquatiques meurent et pourrissent, l’eau devient noirâtre, impropre à tout.